Les inconvenients d’une sci : ce qu’il faut savoir

Une Société Civile Immobilière (SCI) est une structure juridique permettant aux associés de détenir et gérer collectivement un ou plusieurs biens immobiliers. Si cette forme d’organisation présente certains avantages en matière de gestion, de transmission du patrimoine et d’optimisation fiscale, elle comporte également des contraintes et inconvénients qu’il convient d’analyser avant de se lancer dans un tel projet.

Risque financier lié à la personnalité morale propre de la sci

Même si elle n’a pas vocation commerciale, une SCI a une personnalité morale distincte de celle de ses membres, ce qui signifie qu’elle dispose de sa propre capacité juridique et financière. Cela peut engendrer des problèmes pour les associés. En effet, en cas de difficultés économiques rencontrées par la société, les créanciers peuvent notamment engager des poursuites à son encontre. Les associés sont alors responsables des dettes sociales de manière solidaire et indéfinie, les obligeant ainsi à régler la totalité des sommes dues sur leur patrimoine personnel. Parmi les inconvénients d’une SCI, il a donc l’engagement financier potentiellement lourd de conséquences pour les investisseurs.

Gestion complexe et absence de souplesse

Créer et gérer une SCI demande une certaine rigueur administrative et légale. Elle nécessite la rédaction des statuts et un formalisme spécifique lié au fonctionnement des sociétés civiles. Des obligations comptables s’ajoutent à ces formalités, même si celles-ci restent allégées pour les SCI soumises au régime fiscal de l’impôt sur le revenu. Pour les associés habitués à gérer leur patrimoine de manière individuelle, cette réalité peut s’avérer contraignante.

Difficulté de sortie et de transmission des parts

La cession ou la transmission des parts sociales d’une SCI est souvent difficile, surtout en cas de conflit entre les associés. Les statuts fixent généralement des clauses d’agrément qui limitent la liberté de cession à des tiers. Il faut alors obtenir l’accord unanime des membres pour procéder à une vente de parts.

Cela peut engendrer certaines complications, notamment lorsqu’il s’agit de partager le patrimoine en cas de divorce ou de succession. Scinder des biens indivis ou vendre sa part dans un bien immobilier copropriété est également plus complexe au sein d’une SCI. Cette rigidité peut représenter un obstacle sérieux pour ceux qui souhaiteraient sortir du projet ou transmettre leur patrimoine à leurs héritiers.

Fiscalité parfois peu avantageuse

Si le choix de la SCI permet souvent d’optimiser la fiscalité applicable aux revenus locatifs, celle-ci peut se révéler relativement lourde pour certains investisseurs. Leur imposition dépendra principalement de la nature de leurs revenus fonciers, ainsi que de leur participation dans la société.

Régime fiscal de l’impôt sur le revenu (ir) pour les associés personnes physiques

Les revenus issus de la location des biens immobiliers détenus par une SCI sont généralement soumis à l’IR dans la catégorie des revenus fonciers. Cette imposition se fait au niveau des associés et non de la société elle-même.

Or, pour les investisseurs se situant dans une tranche marginale d’imposition élevée, cela peut représenter un véritable désavantage. A noter que pour bénéficier du régime Micro-foncier (imposition simplifiée), le revenu annuel brut ne doit pas excéder 15 000 euros.

Régime fiscal de l’impôt sur les sociétés (is) pour certaines sci

Il est également possible pour une SCI d’être soumise à l’IS, soit par option pour les entreprises créées depuis le 1er janvier 2019, soit de plein droit, notamment en cas d’exercice d’une activité commerciale prédominante. Ce choix peut être pertinent dans certains cas afin d’éviter une imposition trop lourde pour les associés personnes physiques, mais il présente l’inconvénient d’une double imposition : d’abord sur les bénéfices réalisés par la société, puis sur les dividendes versés aux actionnaires.

Exploitation difficile de l’actif immobilier

Lorsque des associés mettent en commun leurs biens immobiliers au sein d’une SCI, ils renoncent alors à leur droit d’en user librement. Certaines décisions, comme louer le bien ou procéder à des travaux d’aménagement, requiert l’accord de l’ensemble des associés, ce qui peut parfois s’avérer problématique. Une gestion rigoureuse et une bonne entente entre les membres sont donc essentielles pour le bon fonctionnement de la SCI.

En somme, si la société civile immobilière présente plusieurs avantages, elle comporte également un certain nombre d’inconvénients à prendre en considération lors de la constitution du projet. Il est important de bien peser les atouts et les contraintes liés à cette forme juridique avant de se lancer dans la création d’une telle structure afin de ne pas handicaper son patrimoine sur le long terme.

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